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Sherlock Road Trip à Londres : de Shakespeare au Speedy's.

13:45

       Je me suis récemment rendue à Londres, du 27 au 30 Octobre pour être plus précise. Ce petit voyage, prévu depuis l’année dernière, n’avait à la base qu’un seul objectif : me permettre d’assister à l’une des dernières représentations de l’adaptation d’Hamlet du grand William Shakespeare par Lyndsey Turner au Barbican Theatre. Rien de bien ragoutant dit comme ça, mais une fois qu’on connait le nom de celui qui tient le premier rôle, on a moins tendance à faire la gueule. A grand auteur grand acteur, puisqu’en effet Hamlet n’est autre que Benedict Cumberbatch, vous savez : le monsieur au physique si perturbant et à la voix si grave qu’il en devient fascinant et sexy.
       La pièce ayant lieu le 28 Octobre au soir, je me devais d’être aux avants postes pour récupérer mon billet pour être sûre de ne rien rater. C’est pour ça que j’ai pris l’avion la veille dans l’après-midi.
       Après des débuts un peu tumultueux dans la ville, le responsable de l’auberge de jeunesse n’étant pas présent lors de mon arrivée à l’adresse qu’il m’avait laissé, je me suis retrouvée dans une chambre plutôt sympa à préparer ma journée du lendemain. Cartes de la ville et du métro en main, j’organise mes déplacements et chacun de mes mouvements ou presque. Au programme donc : passage au Barbican Centre pour récupérer le billet pour le soir, puis halte à King’s Cross pour visiter la boutique Harry Potter qui s’y trouve, petit tour à Baker Street et enfin passage obligatoire au Forbidden Planet (magasin de prédilection de tout geek ou fan de Sci-fi qui se respecte, if you know what I mean). Je récupère mon billet aux alentours de midi et fait un tour à la boutique Harry Potter bondée comme prévu, je n’achète rien, puis je fonce au premier McDo venu pour manger avant de me rendre à Baker Street pour voir de mes yeux le fameux 221B, le vrai, celui des bouquins de Sir Arthur Conan Doyle, celui qu’on connait tous quoi. Les gens font la queue pour se prendre en photo devant LA porte et un gentil joli policier veille à ce que tout se passe bien. C’est vers 15h que je prends la direction du Forbidden Planet. J’y entre toute excitée et en ressort à peine 1h plus tard les bras chargés de livres et de figurines POP. Un livre sur Retour vers le Futur, un sur Ghostbusters, une figurine POP de Ned Stark de Game of Thrones (que je voulais depuis archi méga super longtemps) et celle de Hagrid, le gentil garde-chasse dans Harry Potter.

Boutique Harry Potter dans la gare de King's Cross.

Billet pour la pièce.
Achats du Forbidden Planet.
       Le problème en Angleterre, c’est qu’à 16h30 il fait nuit. Mais nuit pour de vrai. On a vraiment l’impression qu’il est hyper tard alors qu’en fait, quand on regarde notre montre il n’est même pas 17h30… C’est vraiment perturbant. C’est donc après ce constat que je décide de me rendre de nouveau au Barbican Center, avec certes beaucoup d’avance mais les choses sont sérieuses cette fois-ci. Je m’installe tranquillement à une table (le Barbican étant pourvu de nombreux espaces dédiés à la détente et à l’attente) et commence à feuilleter mes bouquins. Puis l’heure arrive. 18h45 je rentre dans le théâtre et m’installe à ma place, rang A place 12, ce qui signifie 1er rang côté Cour (à droite pour ceux  qui ne suivraient pas). Ma crainte principale était, vu ma petite taille, de manquer un morceau de la pièce, pensant que la scène serait un tantinet plus haute que l’angle de mon regard, me privant de tout ce qui pourrait se passer au fond du décor…
       La tension monte, les gens s’installent. La représentation affiche complet. Toutes les places sont prises. Puis 19h15 arrive. Avec quelques minutes de retard le rideau se lève, et là… SURPRISE ! La scène en fait 10cm plus basse que l’angle de mon regard me permettant de voir Benedict Cumberbatch de près. De vraiment très près même. Le premier acte s’ouvre sur un premier monologue d’Hamlet, suivi de l’apparition de son fidèle ami Horatio et d’un banquet immense dans un décor raffiné aux murs bleus et portes multiples (pour ceux qui ne le sauraient pas, Hamlet conte les déboires du Prince du Danemark, Hamlet, dont le père récemment mort lui revient tel un spectre pour lui demander de le venger, ce qui mènera peu à peu ce pauvre Hamlet à la folie). Les scènes s’enchaînent, toutes plus belles et loufoques les unes que les autres. Puis vient le moment crucial que tous ceux qui ont lu la pièce ou qui la connaisse attendent : celui du fameux « to be or not to be, that is the question ». Cette scène puissante se voit complètement détournée dans le sens où le côté dramatique du monologue est complètement contré par le costume que porte Benedict, celui d’un troubadour.


Benedict en costume de troubadour. (source : gallery www.barbicancenter.co.uk)
       Le reste de l’acte passe à une vitesse astronomique. Tiraillée entre rire et larmes je ne sais même plus où me mettre. L’humour et la tragédie se mêlent à la perfection. La scène qui clôture ce premier acte est assez spectaculaire. On y voit le Roi du Danemark en monologue, se parlant à lui-même, se questionnant sur l’avenir d’Hamlet qui vient de fuir le palais après avoir malencontreusement poignardé le père de sa bien-aimée Ophélia. Cette scène tout à fait prenante se termine en une tempête de petits confettis noirs qui, lancés par plusieurs canons, se déversent en torrents sur la scène et les premiers rangs du public. Je me souviens avoir sursauté à ce moment-là, ne m’attendant pas à une telle mise en scène pour du Shakespeare.

Mise en scène impressionnante avec les confettis. (source : gallery www/barbicancenter.co.uk)
Confettis tombés sur le premier rang de spectateurs.
       Le deuxième acte s’ouvre sur un décor en tout point différent. Les confettis ont laissé place à un tas de cailloux faisant référence à une scène de guerre. Plusieurs scènes s’enchaînent, la folie d’Ophélia, sa mort, son enterrement, les crises de paranoïa d’Hamlet et enfin arrive la scène finale. Un combat entre le frère d’Ophélia et Hamlet, magistralement traduit sur scène par une scène d’escrime endiablée et parfaitement chorégraphiée. Des cascades impressionnantes et enfin, le rideau tombe. Le public s’enflamme. Un tonnerre d’applaudissements paraîtrait ridicule à côté de la standing ovation et du vacarme tonitruant causé par les centaines de cris et de claquements de mains admiratifs que j’ai pu entendre. Les acteurs saluent, une fois, deux fois, trois fois, et Benedict demande le silence. Il se met à nous parler, nous remerciant du chaleureux accueil et embraye vite sur une cause bien plus importante. Comme nous le savons tous, l’Angleterre fait face à un flux de migration très important, c’est pourquoi Benedict, dans son discours, fait appel à notre générosité pour faire don d’un peu d’argent pour aider les femmes et les enfants ainsi que les hommes réfugiés à trouver nourriture et logement.

Décor du second acte vu des balcons du théâtre. (source : tumblr)

Scène de fin. (source : gallery www.barbicancenter.co.uk)

Standing ovation pour le cast. (source : gallery www.barbicancenter.co.uk)
       Je sors enfin de la salle après 3h30 de pièce et je rentre à l’auberge de jeunesse, après avoir patienté dehors pendant quelques minutes pour apercevoir Benedict mais sans succès, exténuée de ma journée. Je me rends compte de la modernité de la mise en scène à laquelle je ne m’attendais absolument pas. Les effets spéciaux, la musique, le slow motion pour les scènes cruciales… Que d’inventivité ! Même les costumes y passent. Hamlet et Horatio étaient vêtus de manière actuelle, c’est-à-dire comme vous et moi, ceci pour montrer l’impact moderne et le lien avec le présent des personnages. Ophélia et les personnages secondaires sont habillés comme dans les années 30 ou pendant l’Entre Deux Guerres, pour marquer l’appartenance à un passé proche qui reste ancré dans le présent et enfin, les personnages tels que le Roi ou la Reine sont eux, vêtus comme au 19ème siècle, pour marquer une rupture entre les mœurs modernes et celles qui relèvent d’un passé révolu.
       Puis je prépare ma journée du lendemain qui promet d’être mouvementée puisqu’il faut que je traîne ma valise dans Londres jusqu’au soir où je prendrai le bus pour l’aéroport pour rentrer en France. St James Park, le Speedy’s et Oxford Street sont au programme.
       Une bonne nuit de sommeil plus tard, me revoilà dans le centre-ville de Londres.  Petit détour par Westminster pour dire bonjour à Big Ben(edict ah ah) et direction St James Park pour ENFIN caresser des écureuils. Depuis mon premier voyage en Angleterre j’en ai envie et je n’y étais jamais parvenue. St James Park, même quand il fait frais c’est agréable. La nature, les animaux, tout est propice à la promenade. Je me promène longuement, tentant avec ruse d’attirer des écureuils et j’y suis arrivée ! Preuve à l’appui !

J'étais contente et ça se voit.
L’heure de manger se profilant, je décide de prendre la route, armée de mon plan sur lequel j’avais fait une croix pour marquer chaque endroit que je voulais visiter, pour aller au Speedy’s, le fameux restaurant qu’on peut voir dans la série Sherlock car là se trouve le lieu de tournage, le Baker Street fictif de Steven Moffat et Mark Gatiss. Une ou deux photos devant plus tard, j’entre, me fait asseoir à table et commande une omelette au jambon. Valentin, avec qui j’ai fait ce voyage, me gratifie d’une blagounette en lien avec notre folle soirée de la veille et qualifie mon omelette de « Hamlet au jambon » (les entendez-vous aussi ? Ces applaudissements timides d’une foule perplexe ? Merci encore Valentin pour cette intervention magique). Le repas avalé, je sors et prend une photo bien vite devant LA porte dite 221B que l’on peut voir dans la série et je marche vers Oxford Street où un après-midi shopping m’attend. Primark, Disney Store, tout y passe. Je vous épargnerai le déballage de mes achats, mais je vous précise tout de même qu’étant une grande enfant je n’ai acheté que des choses en rapport avec mes geekeries ou mes Disney préférés.

Bien manger c'est le début du bonheur ! (@maudcopeland instagram) 
Commande : Hamlet au jambon !


Contente devant LA porte !
Après moult galères pour rentrer tous mes achats dans ma valise, je me décide à manger au Burger King avant de retourner faire la sortie du Barbican Center pour cette fois peut-être voir Benedict et avoir des autographes. Une fois là-bas, le froid et la pluie se donnent à cœur joie pour essayer de me décourager dans ma démarche. C’était sans compter sur mon envie de voir Ben qui, au demeurant, était bien plus puissante que mon envie de me retrouver au chaud. J’attend 1h et là sortent les premiers acteurs. Valentin réussi à avoir un autographe de l’acteur qui joue le frère d’Ophélia, ainsi que de celui qui joue son père, un formidable vieux monsieur à qui on a envie de faire un gentil câlin.
Deux chasseurs d’autographes anglais se trouvent devant moi quand Benedict sort enfin. Ils me poussent et m’empêchent de le voir, ce qui a le don de m’énerver. A notre hauteur, Benedict signe ces messieurs et s’en retourne dans les loges remerciant tout le monde d’être venu le voir. Dégoutée par ces chasseurs d’autographes sans pitié, regardant mes quelques photos ratées, je reprends la route pour Victoria Station, pour prendre le bus et me rendre à l’aéroport.

Ma photo ratée... Merci les chasseurs d'autographes !
 J’y arrive à 2h du matin et l’avion qui me ramène en France étant à 7h30, je décide de me coucher par terre comme d’autres gens pour dormir un peu. Frigorifiée, je ne trouve pas le sommeil. Je prends donc ma patience en main (remasterisation d’expression bonjour) et dessine dans mon carnet, vagabonde dans le hall, faisant tout de même attention à ce que personne ne pique mes affaires.
C’est enfin à 7h30 que je dis au revoir à l’Angleterre et que je la remercie de m’avoir offert une nouvelle fois une si grande chance et un si beau voyage.

Maud.








PS : pour ceux qui compte un jour se rendre à Londres et manger au Speedy’s, il se situe dans une rue perpendiculaire à Euston Street, N Gower Street. Pour l’adresse exacte je vous conseille de taper  « Speedy’s London » dans Google Maps et vous trouverez sans soucis.

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